• 25 août : Saint Louis roi de France

     

    http://www.histoire-france.net/moyen/saint-louis

    Extrait d'une homélie de Mgr TURINI, évêque de Cahors

    (...) St Louis, Roi de France, est l’un d’entre eux ( un des grands pèlerins de Rocamadour) et si nous l'honorons, cela signifie que ce qu’il a été et qu’il demeure dans la mémoire collective, a du sens pour  nous aujourd’hui encore.

    Pour ma part, je voudrais m’arrêter avec vous sur trois traits indissociables de sa personnalité qui, plus de neuf siècles après sa mort, garde toute leur actualité et leur pertinence :

    Le Chef juste et humble Louis IX se taille une réputation de roi diplomate et juriste dans toute l'Europe. Les royaumes font appel à sa sagesse dans les affaires complexes. 

    Louis IX ne ménagea pas sa peine dans les affaires intérieures. Il avait la volonté ferme de laisser, après sa mort,  un royaume pacifié et soumis à un pouvoir juste. 

    Il dépêcha même des enquêteurs royaux pour l'instruire de l'état du pays à charge pour eux de réprimer directement dans les domaines de la justice, de l'administration, de la fiscalité et de l'armée. Il fit surveiller baillis et prévôts de manière à ce que les droits de chacun soient respectés, y compris par les officiers royaux.

    Il édicta également une série de mesures pour moraliser la vie publique contre les mauvais sénéchaux et baillis. 

    Dans le domaine de la  justice, nous avons appris dans nos manuels d’histoire, avec quelle équité, il l’exerçait.  Le chroniqueur Jean de Joinville, son principal biographe et l'un des principaux témoins lors de son procès de canonisation, rapporte dans sa Vie de saint Louis que Louis IX rendait la justice sous son chêne à Vincennes : « Il advint maintes fois qu’en été, il allait s’asseoir au bois de Vincennes après sa messe, s’adossait à un chêne et nous faisait asseoir autour de lui. Et tous ceux qui avaient un problème venaient lui parler sans en être empêchés par un huissier ou quelqu’un d’autre. », Il  rendait la justice, en faisant respecter particulièrement, les droits des plus petits et des plus faibles.

    On parle beaucoup de justice de proximité, Louis IX la pratiquait. Dans le domaine de l’économie, des mesures visant à réévaluer la monnaie lui valurent une popularité certaine.

    Dans le traitement des affaires de son Royaume, St Louis a toujours été guidé par un intérêt : le bien commun du Peuple de France et sa sécurité. On peut dire qu’il a gouverné le pays en bon père de famille, celui qu’il fût avec ses onze enfants. 

    C’est le second volet de sa personnalité. Chef incontesté, mais aussi Père de Famille nombreuse :

    Chaque année, nous lisons dans l’Office des Lectures de la Liturgie des Heures, une magnifique lettre que St Louis a adressée à son Fils, le futur Philippe III le Hardi. Cette lettre est bouleversante parce qu’en premier lieu elle manifeste l’amour d’un père pour son fils qu’il exprime par ces mots : « Cher fils, je te donne toute la bénédiction qu'un père peut et doit donner à son fils ». On peut remplacer facilement bénédiction par amour : « Cher fils, je te donne tout l’amour qu'un père peut et doit donner à son fils ».

    Il s’agit d’une lettre spirituelle dans laquelle Louis IX l’invite à aimer Dieu et à servir l’Eglise. Il lui prodigue dans ce sens de nombreux conseils. Mais au cœur de cette lettre il lui rappelle ses devoirs temporels de futur roi en matière sociale et politique : 

    « Cher fils, je t'enseigne que tu aies le cœur compatissant envers les pauvres et envers tous ceux que tu considéreras comme souffrants ou de cœur  ou de corps ; et selon ton pouvoir soulage-les volontiers ou de soutien moral ou d'aumônes ». 

    « Cher fils, s'il advient que tu deviennes roi, prends soin d'avoir les qualités qui appartiennent aux rois, c'est-à-dire que tu sois si juste que, quoi qu'il arrive, tu ne t'écartes de la justice. Et s'il advient qu'il y ait querelle entre un pauvre et un riche, soutiens de préférence le pauvre contre le riche jusqu'à ce que tu saches la vérité, et quand tu la connaîtras, fais justice ».
    Ce qui est remarquable dans cette lettre, c’est la façon dont Louis IX associe le spirituel et le temporel sans division, ni séparation, rappelant en cela le grand commandement du Seigneur : «  Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit : voilà le plus grand et le premier commandement. Le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».  Que lui fait–il comprendre ? 

    Que la vie spirituelle, la prière donnent une âme à l’action temporelle et que  l’action temporelle évite de faire du spirituel une fuite du réel.

    Chef, Père et Saint reconnu par tous :

    On ne peut pas parler de la sainteté de St Louis, troisième trait de sa personnalité, sans mettre en rapport ces deux réalités, cette synergie entre le temporel et le spirituel. Ce qu’il dit à son Fils, c’est ce qu’il a lui-même vécu.

    Bien sûr que l’on peut trouver des points faibles dans son action politique. Un saint n’est pas un homme parfait, il a ses faiblesses, il peut commettre des erreurs que nous jugeons telles neuf siècles plus tard, mais là encore il faut se fier au bon sens populaire qui l’a canonisé saint de son vivant et vénéré dès sa mort.

    Disons les choses simplement : le Peuple de France a reconnu qu’il n’y avait pas en cet homme de contradiction entre sa foi au Christ et sa vie ; et que, malgré ses fautes, il a essayé de vivre en harmonie son devoir de roi et sa vie de chrétien.

    Au point qu’il veut faire de la France une « Nation chrétienne » que d’aucuns au XIX° siècle, appelleront « la fille aînée de l’Eglise ».

    Bien sûr qu’aujourd’hui nous sommes dans un contexte social, culturel, politique différent où dans notre laïcité à la française, il y séparation entre l’Eglise et l’Etat qui respecte tous les cultes et n’en favorise, en principe, aucun. Dans ce contexte cette notion de « Nation chrétienne » peut paraître déplacée, voire considérée comme une atteinte à la liberté républicaine et aux droits de la personne. 

     Mais St Louis était un visionnaire et la vision qui l’habitait, c’était que le bonheur d’une nation, pour lui ne pouvait s’accomplir définitivement que dans la rencontre avec le Christ en qui il avait une foi inébranlable. 

    C'est la foi de Marie, la Mère du Seigneur qui est certaine que son Fils accomplit ce qu'on lui demande, qu'il peut changer le cours des choses, le cours de la vie, comme l'eau en vin pour nous donner ce meilleur qui nous ouvre sur le bonheur suprême de l'Alliance réalisée en Son Sang: la vie en Dieu pour toujours.

    St Louis mettait en pratique ce que le Seigneur lui révélait, non seulement pour que ces sujets vivent  heureux dans Son Royaume terrestre mais surtout  pour les préparer au bonheur sans fin dans le Royaume céleste.

    C’est vers une destinée pas seulement temporelle mais éternelle qu’il voulait tourner ses sujets. C’était sa vision: suffisamment forte, suffisamment belle pour entraîner le pays vers un idéal à atteindre, un grand rêve à réaliser.

    Peut-être nous rappelle-t-il que nous ne pouvons pas vivre sans rêves,  sans ambitions, sans idéal, sans vision, et qu’au fond son témoignage aujourd’hui est digne de foi parce qu’il veut le bonheur de tous et ouvre sur un avenir.

    A chacun d’en juger.

     

    Au fond, les croisades faisaient partie de cette vision. Le mot peut faire peur parce qu'il traîne derrière lui tout un cortège de batailles, de morts, de conquêtes, de trahisons qui nous font perdre de vue que l’essentiel des croisades était d'abord de partir en pèlerinage sur le tombeau du Christ sur les lieux de sa mort et de sa résurrection pour les préserver, les protéger  et ramener ce qu’il pouvait rester de reliques (bout de croix, linges, etc ,) qui rappelle sa présence. Mais la vraie conquête des croisades, c’est celle de la foi en Celui qui a, comme le proclame Pierre : « Les paroles de la vie éternelle ». C’est vers Lui que St Louis a fait tendre sa vie, sa prière, prêt à aller au bout du monde, s’il le fallait pour chercher sa Présence.

     

    Sceau de majesté de Louis IX, dit Saint Louis.
    Sceau de majesté de Louis IX ( Saint Louis)

     

    Louis IX, un roi empreint de sainteté

    https://radionotredame.net/2017/vie-de-leglise/louis-ix-un-roi-empreint-de-saintete-47253/ 

    Blanche de Castille, sa mère, l’éleva tout petit sur le chemin de la sainteté. Un chemin que Louis IX a continué de suivre lorsqu’il est devenu roi de France, faisant de lui un exemple à travers l’Europe.

     

    Saint Louis régna pendant 43 ans. De la branche capétienne, il est le deuxième fils de Louis VIII et de Blanche de Castille. Louis IX doit beaucoup à sa mère. C’est elle qui forge le caractère du jeune Saint Louis en lui donnant une éducation très stricte et en devenant son tuteur spirituel, se montrant intraitable en ce qui concerne les préceptes de l’Eglise. Princesse espagnole, nièce de Richard Coeur de Lion et petite fille d’Aliénor d’Aquitaine, Blanche de Castille est  une femme au tempérament bien trempée et qui a d’immense ambition pour son fils :  qu’il devienne un grand roi de France et pourquoi pas un Saint. C’est sa piété qu’elle va transmettre à Louis, elle est d’une grande exigence avec son fils comme le rapporte le biographe de Saint Louis, Jean de Joinville, lorsqu’elle s’adresse à lui : « Mon fils,  je vous aime énormément mais je préférerais vous voir mort à mes pieds plutôt que de vous voir commettre un seul péché mortel« .

    Le jeune Louis est baptisé juste après sa naissance dans la collégiale de Poissy, où le baptistère est encore visible. Au Moyen Âge, la mortalité infantile est telle que le baptême est la première urgence. Les historiens ne connaissent que très peu de choses des premières années de Louis IX car ce n’est pas l’aîné de la fratrie, il devient l’héritier de la couronne à 4 ans, à la mort de Philippe, son frère aîné. Comme tout futur chevalier, il apprend le maniement des armes mais il est également éduqué par un précepteur, car on considère que l’éducation est primordiale si l’on veut éviter cette célèbre maxime de l’époque « un roi illettré n’est qu’un âne couronné « . 

    Autre influence très importante, celle de son grand-père Philippe Auguste. Toujours monarque pendant les jeunes années de Louis. Connu pour avoir multiplié, par quatre, la surface du Royaume de France, lui proférant sa puissance de l’époque. Il va apprendre à Louis IX, comment gouverner un royaume et y consacrer les deux dernières années de sa vie. Puis c’est au tour de Louis VIII, père de Saint Louis, de monter sur le trône, pour 3 ans. Pour les historiens, c’était aussi un modèle d’homme pour le futur saint. 

    Louis VIII le Lion, son père, décède lorsqu’il a 12 ans en revenant de croisade contre les Albigeois. Il doit alors monter sur le trône mais il est bien trop jeune pour gouverner seul. C’est Blanche de Castille qui va réussir à convaincre les conseillers de son défunt mari, pour qu’elle devienne gardienne du Royaume de France jusqu’à ce que Saint Louis soit en âge de le devenir à son tour. Une fois la régente désignée, il faut aller très vite parce que les barons sont prêts à fomenter un coup d’état pour l’écarter. Louis IX est alors sacré le 29 novembre 1226 en la cathédrale de Reims. 

     « Si je dépense beaucoup d’argent quelquefois, j’aime mieux le faire en aumônes faites pour 

    l’amour de Dieu que pour frivolités et choses mondaines. 

    Dieu m’a tout donné ce que j’ai. Ce que je dépense ainsi est bien dépensé. » 

    L’abbaye de Royaumont, une promesse à son père

    Abbaye de Royaumont ©monumentshistoriquesAbbaye de Royaumont/©monumentshistoriques

    Dans son testament, le père de Saint Louis souhaite que l’on vende sa couronne et ses bijoux pour construire un monastère dédié à la Vierge Marie. Mais Blanche de Castille préfère confier la construction de l’abbaye  à des moines cisterciens. Il a quinze ans lors de la construction de l’abbaye de Royaumont, il s’investit physiquement sur le chantier allant jusqu’à porter des pierres et harcelant ses petits frères pour qu’ils travaillent durement, en silence et sans repos. Pendant la construction, Louis IX prend ses repas comme tout le monde, au milieu des frères cisterciens allant jusqu’à servir les moines et les pauvres à table. La légende raconte que le roi aurait voulu laver les pieds des moines de l’abbaye dans le cloitre. C’est l’abbé qui l’en empêcha, jugeant indigne d’un roi de laver les pieds. Saint Louis prie jusqu’à huit heures par jour, mettant le chant au cœur de sa pratique religieuse. C’est également le premier à obtenir d’un pape un confesseur particulier. D’ailleurs après chaque confession, il se flagelle. Ses traces sont encore visibles sur la sainte chemise exposée à la cathédrale de Notre Dame de Paris, s’inspirant de la Passion du Christ. 

    Mais la radicalité de sa foi sera plus visible en grandissant. Il donne aux pauvres, se dépouille de ses richesses : « Si je dépense beaucoup d’argent quelquefois, j’aime mieux le faire en aumônes faites pour l’amour de Dieu que pour frivolités et choses mondaines. Dieu m’a tout donné ce que j’ai. Ce que je dépense ainsi est bien dépensé. » Mais ses grands yeux bleus et sa tignasse blonde sont parfois enclins à de grandes colères dès que l’on bafoue la parole de Dieu et sa dureté est sans égal contre les blasphémateurs. 

    Il épouse Marguerite de Provence le 27 mai 1234. Là encore, la légende dit que la toute jeune reine aurait raconté à Guillaume de Saint-Pathus, son confesseur et confident que le roi aurait passé ses trois premières nuits de jeune marié à prier, respectant ainsi les trois « nuits de Tobie » recommandées par l’Église. Ils formeront tous les deux, un des couples les plus puissants d’Europe.  Plus tard, Saint Louis se démarque par son grand sens de la justice et son attachement à la droiture, se laissant guider par le message du Christ. En 1238, il rachètera la sainte couronne d’épine à des vénitiens, une couronne visible tous les vendredis à la Cathédrale de Notre Dame. Il acquiert d’autres reliques et construira la Sainte Chapelle pour abriter tous ces trésors.

     Célèbre pour rendre la justice sous un chêne, il va réformer le système judiciaire, atténuant les excès de la féodalité au profit de la notion de bien commun et s’inspire des valeurs du christianisme. Le Royaume de France se transforme en monarchie moderne puisque désormais le roi est chef d’état et entretient des rapports personnels avec ses sujets. Le roi Louis apaise aussi les tensions avec Henri III mettant fin à de vieux conflits entre Capétiens et Plantagenêt. Des princes et des Rois d’Europe le consultent comme arbitre dans les conflits. Le Royaume de France est prospère et en paix. Temps d’épanouissement intellectuel et culturel, c’est aussi le temps des cathédrales. Les trois quarts des trésors gothiques d’aujourd’hui sont arrivés à maturité au temps de Saint Louis : Notre Dame de Paris, Saint-Denis, Reims, le lancement de la cathédrale d’Amiens, l’achèvement de celle de Chartres. 

    Revenu malade, après une campagne militaire, il est miraculeusement guéri et veut partir en croisade. La dysenterie, le typhus et le scorbut auront raison de son armée. La 8 ème croisade sera également un échec. Saint Louis mourra à Tunis le 25 août 1270. Sa fidélité à la chrétienté, sa vie exemplaire, les efforts qu’il déploya pour arracher aux sarrasins le tombeau du Christ lui valurent d’être canonisé en 1297. Louis IX a été canonisé seulement 30 ans après sa mort, laissant à ses successeurs un cadeau inestimable : le prestige d’une ascendance sacrée qui va rejaillir pendant cinq siècles sur toute la monarchie française.


  • Commentaires

    1
    Madame AMOUGOU Jenny
    Vendredi 25 Août 2017 à 14:08
    pere TUBINI qui et l ancien pere de l éveché d'ici non?
      • Triomphe de Marie
        Vendredi 25 Août 2017 à 17:01
        Oui
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    2
    Homme Fidji
    Vendredi 25 Août 2017 à 19:59
    Mon Dieu , s'il voyait l'état du royaume de France aujourd'hui. ...
      • Réunion
        Samedi 23 Septembre 2017 à 20:45
        Il s'en retournerait bien vite au Paradis en courant....
        Quelle déglingue.....
        PRIONS
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