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    Sur les pas des martyrs de la foi

     

     

    Chaque année, fin août, a lieu le pèlerinage diocésain à l'île Madame. Il nous rappelle  le martyr de ces 829 prêtres déportés sur les pontons de Rochefort en 1793 et dont 654 sont morts en rade de l'île Madame. Prêtres déportés, au cœur même de leurs souffrances et de leur détresse,ils sont restés fidèles à leur vocation : prêtres de Jésus, ministres de son Église

     

    Au sud-est de l'île, une grande croix de galets, à même le sol, marque l'endroit où furent ensevelis 254 prêtres déportés en 1794 . Ce site est la destination d'un pèlerinage au mois d'août : les participants traversent la passe aux Bœufs avec un galet qu'ils déposent à l'arrivée sur la croix.

    Ces prêtres moururent de maladie et d'épuisement à bord des pontons de Rochefort , le Washington et les Deux Associés, d'anciens navires     négriers. Il s'agissait de prêtres réfractaires, ayant refusé de prêter serment à la constitution ( schismatique) civile du clergé.

     

     

     
     
     
     
     

     

     

    Le pèlerinage diocésain à l’île Madame (Charente-Maritime)- petite île sise à l’embouchure du fleuve Charente- commémore donc le martyre de 800 prêtres réfractaires au serment constitutionnel exigé d’eux par la Convention en 1794. Des centaines de prêtres moururent sur les bateaux censés les conduire à l’île Madame, entassés et oubliés dans des cales dans des conditions inhumaines, confrontés aux maladies et aux maltraitances. Seuls 228 survécurent à la Terreur révolutionnaire et à ses tortionnaires et purent être enterrés dans cette petite île. Les survivants souhaitèrent pardonner à leurs bourreaux et le prouvèrent en passant sous silence leur martyre à bord des bateaux. Ce drame a d’ailleurs failli sombrer dans un oubli définitif. On doit à un abbé de Rochefort d’avoir retrouvé leur trace, au début du XXe siècle. Depuis 1910, un pèlerinage en leur mémoire en est issu. En 1995, le pape Jean-Paul II béatifia 64 de ces prêtres, dont Jean-Baptiste Souzy, vicaire général de La Rochelle et ses compagnons. Ils sont fêtés dans le diocèse le 18 août. Parmi eux figure aussi le bienheureux Antoine AURIEL, prêtre quercinois.

    http://recteurrocamadour.eklablog.com/18-aout-bienheureux-antoine-auriel-constant-a131083308

     

    Photos du pèlerinage de cette année

     

    Pèlerinage de l'Ile Madame...

     

     

    Pèlerinage de l'Ile Madame...

     

    Pèlerinage de l'Ile Madame...

     

    Pèlerinage de l'Ile Madame...

     

     


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  • Notre Dame de la Daurade à Toulouse

    Résultat de recherche d'images pour "Statue Notre Dame de la Daurade"

    http://www.ladepeche.fr/article/2012/08/15/1419139-la-daurade-la-vierge-noire-a-mis-sa-belle-robe-blanche.html

    https://www.youtube.com/watch?v=6mmQdYFm0G8

    http://vivre-a-la-daurade.over-blog.com/article-haute-creation-sous-le-signe-de-marie-38758508.html

    Notre-Dame de la Daurade est considérée comme étant le plus ancien sanctuaire marial des Gaules. Tel est notamment le point de vue des concepteurs de la très belle exposition 2016-2017 sur les Mérovingiens, au musée de Cluny à Paris.

     

    On y présente deux colonnes en marbre sculptées de la fin du Ve siècle, provenant de l’église Sainte Marie « La Daurade » à Toulouse : « La datation probable de ces colonnes autour de 475 apporte crédit à l’hypothèse selon laquelle Notre-Dame de la Daurade aurait été érigée à la période wisigothique de Toulouse (418-507) ». L’église Sainte Marie (Sancta Maria Fabricata) s’est ensuite appelée La Daurade car elle était couverte de mosaïques paléochrétiennes à fond d’or représentant des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament.

    L’église primitive, de forme décagonale, aurait été consacré à la Sainte Vierge par saint Exupère, évêque de Toulouse en 399. Les rois wisigoths, régnant à Toulouse au Ve siècle, l’agrandirent et l’embellirent, notamment en couvrant ses murs de mosaïques à fond d’or, d’où la dénomination ultérieure de Deaurata, dorée, devenue Daurade.

    L’église Notre-Dame de la Daurade acquit rapidement une grande renommée. Grégoire de Tours la mentionne, avec celle de Saint-Saturnin (devenue Saint-Sernin), comme un lieu d’asile inviolable. Les rois Louis Le Pieux puis Charles le Chauve lui confère des privilèges, en lien avec les moines bénédictins installés depuis le VIIe siècle. Au XIe siècle fut édifié un monastère. En 1077, il fut décidé que le sanctuaire serait toujours desservi par des moines, ce qui fut le cas jusqu’à la révolution.

    Entourée d’une grande dévotion de la part des toulousains, Notre-Dame de la Daurade vit la création, au XIVe siècle, d’une confrérie de l’Immaculée Conception, ainsi que le rappelait, à la fin du XIXe siècle, le R.P. Drochon dans son ouvrage sur les pèlerinages de la Sainte Vierge.

     

    On y entretenait aussi une dévotion spéciale à une Vierge Noire, dont l’origine, très ancienne, était inconnue des Pères bénédictins qui desservaient l’église, et qui fut profanée et brûlée à la révolution.

     

    Notre Dame du Puy

    Quelques vierges noires...

     

     Le Puy est réputé  pour sa Vierge noire qui fut vénérée du Moyen-âge à la Révolution. Elle fut brûlée en effet le 8 juin 1794, en l'honneur de " l'être suprême". La statue actuelle exposée dans la cathédrale est une copie datant du XVIIe siècle. La pèlerinage qui a repris à la fin des persécutions révolutionnaires est toujours très actif

    La France est sans aucun doute le pays d’élection des Vierges Noires. Pourquoi ces statues qui à l’origine n’étaient pas toujours noires ont elles été volontairement noircies ? La question est débatue… Certains pensent qu’après les croisades et la redécouverte de l’humanité concrète du Christ on aurait voulu leur donner un aspect plus oriental… Le sens spirituel ne fait pas de doutes l'on se souvient que le Moyen-âge vivait et illustrait sa théologie dans l'architecture comme dans l'art à partir de la Bible. Ainsi, le verset du Cantique des Cantiques est la référence unanime : 

     

    1:5 Je suis noire, mais je suis belle, filles de Jérusalem,

    Comme les tentes de Kédar, comme les pavillons de Salomon.

    1:6 Ne prenez pas garde à mon teint noir:

    C'est le soleil qui m'a brûlée.

     

    Cette forme de piété se retrouve essentiellement là où au Moyen-Age, la statue-reliquaire a été adoptée, c’est-à-dire dans les églises de pèlerinage, plus particulièrement dans les régions du Centre, du Sud-Est et du Sud-Ouest du pays, notamment sur les voies principales qui mènent à Saint Jacques de Compostelle.

     La ville du Puy-en-Velay marque un départ de cet important pèlerinage. La cathédrale Notre Dame renferme une des plus ancienne statue de la Vierge Noire, vénérée depuis le XIe siècle par les foules de pèlerins.

    Faisant halte dans la ville, ils prenaient courage et espoir auprès de la vénérable statue, pour un nouvel élan jusqu’à l’extrémité de l’Espagne.

    La statue de la Vierge Noire de Notre Dame du Puy, qui fut brûler au cours des évènements révolutionnaires de 1794 a été largement copiée jusqu’au XIXe siècle, au-delà des limites de l’Auvergne, grâce à plusieurs descriptions, tableaux la figurant et copies réalisées avant sa destruction.

    Trois auteurs ont décrit cette statue romane, aux XVIIe et XVIIIe siècles : Odo de Gissey, venu au Puy en 1620, frère Théodore qui publie sa narration en 1693 et Faujas de Saint-Fond.

    Ce dernier, scientifique et homme des Lumières, est venu au Puy en 1778 et réalise un portrait minutieux de la statue, accompagnée d’une gravure.

     

     Le dessin ancien, seule trace visuelle de la statue d'origine.

     

    Cette statue, aux visages noircis et aux regards hiératiques, est recouverte à partir du XVIe siècle, de plusieurs manteaux de tissus qui dissimulent les corps du cou jusqu’aux pieds, mais aussi le trône. La statue disparue sous la Révolution a été remplacée en 1858, par une Vierge Noire « au manteau » datée du XVIIe siècle et provenant du monastère Saint-Maurice-du-Refuge.

     

    http://www.leveil.fr/puy-en-velay/sports/cyclisme/2017/07/15/au-puy-en-velay-meme-la-vierge-noire-est-en-jaune_12486591.html

    Odo de Gissey a écrit aussi sur Notre Dame de Rocamadour

    Quelques vierges noires...


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                            Le Miracle de Notre Dame de  Rocamadour 

                             à la bataille de Las Navas  de Tolosa ( 1)

                                     16 juillet 1212

     

                                      Par Alain Faucon   

                                                                       

                           Pour les 800ans de la bataille de Las Navas de Tolosa

     

    Article pour les 800 ans de la bataille de Las Navas de Tolosa

     Vilches  le seul village existant au temps de la bataille de Las Navas de Tolosa

                        

     

         La  bataille de Las Navas de Tolosa, opposa le 16 juillet 1212 aux portes de l’Andalousie, les armées chrétiennes aux troupes de l’émir Almohade En Nacir, elle ne fut pas la dernière bataille de la Reconquête mais celle qui fit basculer  le destin  de l’Espagne! 

    C’est pour cela que l’Espagne fêtera cette année le 16  juillet, les 800 ans de cette bataille de Las Navasde Tolosa par une  commémoration nationale !

     

        En l’an 1212 l’Espagne n’existe pas. Ce sont les «Espagnes «nombreux petits royaumes, qui se chamaillent entre eux  et qui tous subissent l’occupation des Maures!

     Tous ces royaumes sont chrétiens et ne sont d’accord que sur un seul point bouter les musulmans hors de leurs territoires. C’est le temps de la Reconquista.

       La France de Philippe Auguste n’est pas plus unie, ce n’est pas la France que l’on connaît aujourd’hui! Le Sud échappe au royaume de France, les Pyrénées ne sont pas encore une «frontière naturelle»et les petits royaumes «espagnols» s’étalent des deux cotés des Pyrénées.

     

      Les francs du sud les «occitans»,  sont établis jusqu’au cœur de la Navarre et de la Catalogne, nombreux sont les évêques «espagnols»d’origine française.

    L’ordre de Cîteaux est à son apogée et les cisterciens «pullulent»2) en Espagne chrétienne.

    Aussi quand Alphonse VIII de Castille surnommé le petit roi  va prendre la tête de la «croisade» contre les Maures que lance le Pape Innocent lll, (en accordant des indulgences particulières aux croisés, équivalentes à celles accordées pour les croisades en terre Sainte )tous les rois des «Espagnes» et de grands seigneurs du Sud de la France, les évêques, et autres prieurs vont se mobiliser et converger vers la Castille puis  l’Andalousie.

      Le rassemblement des troupes a lieu à partir de février, sont présents  à la veille de la Pentecôte de l’an 1212. (Pour une  campagne longue et massacrante qui  ne s’achèvera qu’en septembre de la même année.)

    Le roi Alphonse Vlll de Castille dit le petit roi 3), L’évêque Rodrigue de Tolède, Le roi Sanche Vll de Navarre dit le fort, Le roi Pierre d’Aragon, l’armée du roi de Léon  avec son évêque Rodrigue; Les ordres militaires chevaliers: Du Temple, De Santiago Etc 

    Mais aussi un fort contingent de portugais. Les évêques de Bordeaux Amadieu, de Narbonne Arnaud Amaury et de Nantes, qui ont réuni sous leurs bannières de grands seigneurs, mènent l’armée des «francis».

     

       Les forces en présence sont  considérables ! ,L’Archevêque Rodrigue de Tolède  (chroniqueur et grand organisateur de cette croisade ) compte 10 000 cavaliers et 100 000 piétons vivant au frais  du roi de Castille! 4). Les différentes armées seront au complet à la veille de la Pentecôte. En juin les croisés emportent une écrasante  victoire à  Calatrava, la plupart des croisés non ibériques (dont les Français ) s’estiment après cette victoire, quittes de leur engagement et abandonnent la croisade. Seul, reste l’ost de l’évêque de Narbonne Arnaud Amaury.

      La victoire des chrétiens à Calatrava est jugée catastrophique par   l’émir En Nacir, il appelle à la rescousse son fils le prince Ben  Yousuf, qui arrive du Maroc avec une cavalerie impressionnante ; à la veille de la bataille son armée compte désormais 200 000 hommes ! *(Il faut prendre ces chiffres avec des pincettes, d’autres sources médiévales donnent des chiffres nettement inférieurs, mais toutes  s’accordent à dire que le nombre des combattants est bien inégal.)

      Après s'être confessés et avoir reçu la communion, les chrétiens lancent l'offensive à l'aube du lundi 16 juillet 1212. L'engagement de la bataille  commence très mal pour les croisés. Tandis que les flèches lancées depuis le fortin où se trouvent les musulmans font des ravages, la cavalerie légère des Berbères et des Andalous enveloppe les ailes des chrétiens. Le risque est grand et plusieurs corps de bataille commencent à se débander. Alors que tous s’attendent à mourir au combat, au cœur de la bataille, la bannière de la Vierge Maria de Rocamadour va être déployée sur ordre du roi Alphonse de Castille ! Cette image de la  protection de la Vierge galvanise les troupes, qui écrasent les Maures. Voilà les faits.

     

    Article pour les 800 ans de la bataille de Las Navas de Tolosa

     

      Notre propos n’est pas de raconter cette bataille, ni  de commenter le «Miracle», mais  de vérifier  la présence de la  bannière de Notre Dame de Rocamadour sur-le-champ de bataille. Evénement signalé et repris par tous les historiens qui ont écrit sur le sanctuaire de Rocamadour, a- t-elle un fondement historique et il y a t’il d’autres sources écrites qui confirment cet événement ? 

     

        Nous allons essayer d’établir une chronologie de l’histoire de ce miracle :

     Le miracle de N.D de Rocamadour à la bataille de  las Navas de Tolosa  semble réapparaître dans la «littérature» française au cours du 19 éme siècle. En effet  après la période des guerres de Religion, du siècle des Lumières et de la Révolution, le culte Marial va reprendre en France et connaître un élan de ferveur  à partir de 1854, dès lors plusieurs historiens vont publier  leurs recherches et relater  cet événement dans leurs ouvrages  sur Rocamadour !  Cette histoire est tirée par les différents auteurs d’une chronique médiévale celle d’Albéric des Trois Fontaines 5) qui raconte en détails le déroulement de la bataille et explique comment la bannière de Notre Dame de Rocamadour  est parvenue au roi de Castille: Le chanoine Albe reproduit dans son Roc-Amadour la traduction qu’en fit M.Caillau.

    Voici le passage fameux:6)

     

     « …. Dans cette extrême nécessité, dans cet extrême péril, l’étendard de la bienheureuse Vierge de Roc-Amadour qui, miraculeusement apporté dans ces provinces, était demeuré jusque –là ployé, est pour la première fois élevé, étendu, montré aux yeux de tous les guerriers, qui fléchissent de toutes parts les genoux à l’entour; Aussitôt un salut inespéré est accordé par Dieu et par la glorieuse Vierge Marie de Roc-Amadour.

     

    «…Voici comment cet étendard fut remis par la Sainte Vierge entre les mains du Roi. Il y avait à Roc-Amadour un religieux sacristain auquel la bienheureuse Vierge apparut trois samedis de suite,  tenant à la main un étendard ployé et lui ordonnant de le porter de sa part au petit roi d’Espagne, qui devait combattre les Sarrasins. Le sacristain allégua le peu de considération attachée à sa personne; on ne croirait pas, disait-il à ses paroles. Le prix de ses résistances fut un signe de mort pour le troisième jour; le Prieur reçut la charge de remplir le mandat auquel était annexé l’ordre de ne pas déployer l’étendard avant le jour du combat et, ce jour là même, avant le temps d’une pressante nécessité. Le moine mourut après avoir fait connaître cette révélation, et le prieur de Roc-Amadour exécuta fidèlement le mandat et se rendit lui-même sur-le-champ de bataille. Cet étendard portait l’image de la bienheureuse Vierge Marie tenant son enfant entre ses bras, et elle avait à ses pieds le signe que le roi de Castille, appelé le petit roi, a coutume de porter sur son propre étendard.»

     

    Article pour les 800 ans de la bataille de Las Navas de Tolosa

     

       La numérisation des documents de la Bibliothèque Nationale a ceci de merveilleux elle nous permet d’accéder à des documents rares, ainsi celui de Georges Cirot  qui fut publié dans le bulletin hispanique en 1912 pour les 700 ans de la bataille de Las Navas! 7)

      Georges Cirot va étudier sa vie durant les documents médiévaux espagnols et en particulier les chroniques latines des rois de Castille. Il publia dans le bulletin hispanique, à propos de la bataille de Las Navas  une étude comparative et chronologique sur les différents événements de cette bataille  à travers plusieurs chroniques ,il dit ceci: 

    «...sur les événements qui suivent jusqu'à la fin de la campagne de Las Navas, nous avons les récits de témoins oculaires et même actifs:

    C’est d’abord Rodrigue de Tolède, puis Alphonse Vlll, dans sa lettre à 

    Innocent lll , Alméric Arnaud archevêque de Narbonne  et Albéric abbé des Trois Fontaines …»8)

     

      Il constate quelques variantes sur les récits de certains événements, de petits décalages dans les dates n’excédent pas 24h etc.. Mais l’essentiel du récit est le même dans les différentes sources étudiées.

       Les deux  grands acteurs  de ces événements Rodrigue de Tolède et Alphonse Vlll mentionnent dans leurs chroniques  que l’étendard du Roi de Castille portait l’image de la Vierge! 9)

      Albéric des Trois Fontaines détaille la bannière et précise que cette image de la Vierge était celle de «Maria De Rocamadour»et relate comment elle est parvenue jusqu’au Roi Alphonse !

    Donc trois chroniques et non des moindres mentionnent le fait!

    Il en ressort donc que la présence de la bannière avec l’image de la Vierge est un fait historique. et que se  sont les Castillans qui l’ont déployée sur ordre du Roi Alphonse Vlll !

     Il ressort aussi de ces chroniques que la plupart des «francs» et ultramontains(c’est à dire les étrangers, les non hispaniques ) désertèrent la croisade après la victoire de Calatrava et n’ont donc pas participés aux événements !

      

       D’autres sources  d’origines «vaticanes» mentionnent même le nom de 

    L’écuyer du roi Alphonse Vlll qui déploya la bannière: Alvar Nunez de Lara .10

    Remarques:

    A propos de la chronique d’Albéric.Albéric n’est pas un moine obscur, c’est l’Abbé de l’Abbaye des Trois Fontaines en Champagne première «fille» de Clairvaux.11) Il n’est pas témoin direct mais contemporain des événements, et les cisterciens qui étaient nombreux à la bataille de Las Navas  lui ont vraisemblablement rapporté les événements et les détails.

     

      A propos du Miracle: Le mot miracle a été employé par le roi Alphonse dans sa lettre au Pape innocent lll  comme le mentionne E.Albe .12) En tout cas l’événement de cette victoire fut ressenti comme tel par tous les protagonistes, dans une époque et un monde où tout était religieux.

     

     Comment la bannière a t-elle était amenée au Roi de Castille?

    Le Roi Alphonse avait fait un don considérable en 1187 en accordant à Géraud d’Escorailles abbé de Tulle au profit de «la glorieuse Marie de  Rocamadour et aux portes de sa capitale Burgos «les villas d’Hornillos et d’Orbanella, sur le chemin menant à saint Jacques, (C’est probablement lors de cette donation qu’il a pu faire porter et installer sa bannière, dans la chapelle de la Vierge à Rocamadour ) ! 

    L’histoire «merveilleuse»  du prieur qui apporte la bannière au roi avant la bataille, n’est pas  invraisemblable. Nombreux étaient les prieurs, religieux, évêques qui épée à la main participèrent à ces événements. Mais un fait est mentionné dans la chronique de Rodrigue de Tolède, qui nous intéresse particulièrement, Rodrigue  fait un comptage des troupes et  énumère les seigneurs français réunis, et il cite le comte de Turenne 13) Les terres du vicomté de Turenne à cette époque arrivent aux portes de Rocamadour (seigneur du château et du péage de Montvalent sur la Dordogne )le comte de Turenne se considère comme le protecteur naturel du sanctuaire. Il est en plus  vassal du roi Pierre d’Aragon, qu’il va rejoindre avec l’ost d’Arnaud Amaury. Le roi d’Aragon  lui donnera plus tard une terre prés de Palafrugel pour la participation à cette bataille! Il a pu accompagner le prieur pour remettre la bannière ou la remettre lui-même .

    La Victoire miraculeuse de Las Navas de Tolosa  a dû avoir un énorme retentissement dans la France et l’Espagne chrétiennes d’alors ,elle contribua  à établir le renom de Notre Dame de Rocamadour qui sera durant tout le Moyen Âge  le premier sanctuaire marial de l’Europe. Malheureusement nombreux documents ont disparu à Rocamadour (, après de nombreux saccages du sanctuaire) et dans de nombreuses abbayes. Le célèbre livre des miracles de Rocamadour ne relate que  des événements  du Xll éme siècle.

      Il n’est pas surprenant que l’image de la Vierge sur l’étendard du roi de Castille soit celle de Maria de Rocamadour,  déjà à cette époque Rocamadour est le plus important des sanctuaires mariaux. Le roi Aphonse Vlll avait installé sa dévotion dans sa capitale à Burgos en 1187 ; le roi Sanche de Navarre lui aussi avait installé sa dévotion à Estella en 1201 ( Après le miracle dont bénéficia sa tante Sancia princesse de Béarn.)

      Aussi il est intéressant de noter: Que le roi Sanche de Navarre acteur de la bataille placera son royaume  sous la protection de la Vierge en construisant l’église Santa Maria al Réal à Sanguesa, qu’il consacrera à Notre Dame de Rocamadour !

      Cinq ans après la bataille de Las Navas de Tolosa , en 1217 le nouveau roi de Castille le roi Ferdinand lll confirmera à Etienne prieur du petit monastère de sainte Marie de Rocamadour d’Hornillos ,la donation d’Alphonse Vlll sur les Villas d’Hornillos et Orbanella; installant ainsi définitivement le culte de Notre Dame de Rocamadour à Burgos.  Rodrigue de Tolède  archevêque de Tolède et primat d’Espagne est le premier des signataires de ce nouvel acte .14)

     

      Quelques années plus tard en 1243 et en grandes pompes  Blanche de Castille fille du roi Alphonse Vlll * vient à Rocamadour  mettre le Roi (son fils le futur Saint Louis )  sa famille et le Royaume de France sous la protection de la Vierge, montrant ainsi l’attachement de la famille de Castille au sanctuaire!

     

      Le Miracle de Las Navas et son retentissement a certainement aussi aidé les confréries de pèlerins de Rocamadour à implanter les chapelles, églises, hôpitaux, ermitages  dédiés à Notre Dame de Rocamadour  sur les grandes voies de pèlerinages de la péninsule Ibérique  qui en font encore aujourd’hui la représentation de la Vierge la plus importante sur les chemins du Portugal et d’Espagne  menant à Compostelle.15

    Le village de  Vilches –Las Navas de Tolosa- conserve des trophées de la bataille dans la chapelle dédiée à la Virgen Del Castillo; sanctuaire gardé par la cofredia de la Vera Cruz depuis des siècles!

    Enfin Séville capitale de l’Andalousie conserve dans l’église saint Laurent «l’image miraculeuse de Notre Dame de Rocamadour» peinte sur un 

    retable. 16)

     

      A propos de la représentation de Notre Dame de Rocamadour: Une observation importante ressort des différentes chroniques médiévales, le terme de Vierge Noire n’est pas employé!:il faut attendre le 17éme siècle pour avoir une mention à ce sujet  par le père Odo de Gissey:«…la Vierge de Rocamadour ressemble aux Vierges de Montserrat et du Puy et qu’elle est plus noire que brune15) Les représentations médiévales de Notre Dame de Rocamadour en Espagne comme à Hornillos Del Camino et à Peroxa (prés de Mélide )et plus tard Sanguesa etc. , ou au Portugal ,ne sont pas noires mais polychromes plus prés de la description que fait Albéric de l’image de la Vierge sur l’étendard du roi de Castille: «…Cet étendard portait l’image de la bienheureuse Vierge Marie tenant son enfant entre ses bras.»

    Ceci pose la question de la «noircitude» de la Vierge de Rocamadour à son origine.17)? Mais ceci est une… autre histoire. *

     

     

    Article pour les 800 ans de la bataille de Las Navas de Tolosa

     

     

     

    1)16 juillet 1212  lieu-dit Castillo de la Cuesta (de nos jours Castro Ferral  prés de Vilches –las Navas de Tolosa - province de Jaén - Espagne)

     

    2) lettre d’Arnaud au Pape Innocent lll, Cirot Georges. Chroniques latines des Rois de Castille jusqu’en 1236 (suite)IN: bulletin hispanique. Tome14, N4, 1912. P354

     

    3) Qui n’est plus le petit Roi après cette victoire mais devient  le Grand ou le Noble.

     

    4) chronique de Rodrigue ,Cirot Georges. Chroniques latines des Rois de Castille jusqu’en 1236 (suite)IN: bulletin hispanique. Tome14, N4, 1912. P354

     

     

    5)Chronica Albrici monachi Trium-Fontium, édition Paulus schaeffer-boichorst ,dans Pertz , monumenta germanie historica,scriptores,xxlll,p.894et895. Chanoine ED.Albe -Roc-Amadour -Documents  pour servir à l’histoire du pèlerinage. Brive imprimerie catholique 1926.Page 498.

     

    6)Chanoine ED.Albe -Roc-Amadour -Documents  pour servir à l’histoire du pèlerinage. Brive imprimerie catholique 1926 . M.A.B Caillau     -histoire critique et religieuse de Notre Dame de Rocamadour. chanoine honoraire du Mans, p, 140 et suiv.

     

     7) 8)Cirot Georges.Chronique latine des Rois de Castille jusqu’en 1236 (suite)IN: bulletin hispanique. Tome14, N4, 1912. Pp353-374

     

    Le doyen Georges Cirot  1870-1946 : grammairien, latiniste, hispaniste, historien  titulaire de la chaire d’état des études hispaniques etc..  à l’université de Bordeaux sa biographie est considérable, ce «savant» consacra sa vie à l’enseignement et à l’étude des documents médiévaux hispaniques, l’apport de son œuvre est unanimement  reconnu en Espagne. pour en savoir plus on pourra consulter sur le site des documents numérisés en Ligne: Aubrun Charles-V.. Le doyen Georges Cirot (1870-1946). In: Bulletin Hispanique. Tome 48, N°4, 1946. pp. 289-293.

    url : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hispa_0007-4640_1946_num_48_4_306

     

     9)Ces deux mentions n’ont pas semble t-il été relevées  par les différents historiens de Rocamadour A.F !

    Cirot Georges. Chroniques latines des Rois de Castille jusqu’en 1236 (suite)IN: bulletin hispanique. Tome14, N4, 1912. P363

     

     10)12) Hurter histoire du Pape Innocent lll et de son siècle, trad. Jager et de Vial, 1840,p531.luchaire,innocent lll, le volume qui a pour titre : Royauté vassales du Saint Siége, chap.1er p 42-49. Hurter  rapporte bien que sur l’ordre du roi un de ses écuyers, Alvar Nunez de Lara, déploya l’étendard au plus fort de la mêlée .6 voir Revue Religieuse, vol.2, P647; Article de M.Pde Fontenille, tomex, p, 187; article de jean de laumière ; 6Caillau histoire de Roc-amadour, p 1406 Rupin, Roc-Amadour, 9 107et 351.

    Toutes ces références sont citées par  ED.Albe dans son -Roc-Amadour -Documents  pour servir à l’histoire du pèlerinage. Brive imprimerie catholique 1926.

     

    11) Une des plus grandes abbayes Cisterciennes d’alors qui créera  jusqu’en Europe Centrale 8 abbayes.

    Albéric ,Albericus Trium Fontanum, ou Aubry (en français ) ,a   consacré sa chronique à l’histoire du monde par Dieu ,recueil semble-t-il de plusieurs chroniques  ,dont son histoire des croisades  dans laquelle il relate la bataille de Las Navas  de Tolosa .Il utilise une méthode «moderne» en citant en début de rubrique ces sources, et il est contemporain des événements et sa chronique est jugée fiable par les historiens 

     

     

    13) Chronique de l’évêque Rodrigue de Tolède: Cirot Georges.Chronique latine des Rois de Castille jusqu’en 1236 (suite)I : bulletin hispanique. Tome14, N4, 1912. P354

     Le Vicomte de Turenne, seigneur de Alvignac et de St Céré : vassal du Duc d'Aquitaine.

    Vicomte de Brassac, seigneur de Castelnau : vassal du comte de Toulouse. En 1211, Raymond III rend hommage à Pierre d’Aragon, tuteur du vicomte de Millau, son neveu, pour le château de Séverac, qui fait partie de cette vicomté. Puis, il suit le roi d’Aragon en Espagne, combat à ses côtés à la bataille de Las Navas de Tolosa, sous la bannière de la Vierge de Rocamadour et se fait donner Palafrugejs en Aragon, en guise de récompense..

    Seigneur ou coseigneur de Séverac : vassal du vicomte de Millau (roi d'Aragon).

    Raymond III est le fils de Raymond II.

     Histoire d’UC de saint Cyr et histoire du Limousin

     

    Cette confirmation de donation est faite pour contrer les alcades de Burgos qui voulaient mettre la main sur les juridictions d’Hornillos et Orbanella, malgré les observations formelles de la charte d’AlfonseVlll …

             Antiquité de l’Espagne, tome ll, n°177,  Cité par E.Albe à propos de la confirmation de la donation d’Alfonse Vlll  -cartulaire    de Tulle- Chanoine ED.Albe -Roc-Amadour -Documents  pour servir à l’histoire du pèlerinage. Brive imprimerie catholique 1926 ;Pages 387,388.

     

    .15)Eglise saint Laurent Séville (ancienne mosquée christianisée) bulletin de la société historique, scientifique et archéologique de la Corrèze 1912.

     

    16) Marta Cendon Fernandez: Mujer, Peregrinacion y Arte en el Camino de Santiago.Ave y Eva: Universidad de Santiago de Compstela. Ed.Carlos Andrés Gonzalez Paz.Consejo de investigaciones cientificas Santiago de Compostela 2010 .

     

    17) 18) les secrets des Vierges Noires du père Clément Nastorg page 9  - Rocamadour admirer- contempler- prier édition du signe, 2005.

    *De deux choses l’une ou bien la Vierge était noire et après une sorte de «translation picturale»  les Espagnols en firent une représentation moins «mauresque» et plus prés de leur habituelle représentation?

    Ou bien il faut admettre que bien qu’en bois de noyer (, bois noble mais ayant tendance à foncer avec le temps )ayant été dépouillé de son revêtement en argent  et à la suite  d ‘ oxydations successives  La Vierge de Rocamadour a noirci …avec le temps? Le débat reste ouvert! A. F

     

    Epilogue

     

    Une délégation de 7 personnes de l’association Rocamino ,représentant à la fois la ville de Rocamadour et le Sanctuaire ,s’est rendu à la commémoration de La bataille les 12 ,14,15,16 juillet!

      L’accueil fut très chaleureux et la délégation fut reçu solennellement par la Ville de Vilches et  participa aux différents actes et cérémonies de cette commémoration.

    Le resonsable du site archéologique du champ de bataille,à offert en ex-voto pour le sanctuaire de Rocamadour une fléche (reconstituée avec sa pointe d’origine) pour percer les cotes de mailles! Et 3 pointes de flêches simples .

     

     Le site de la bataille de Las Navas de Tolosa est immense environs 15 kms!

    Le seul village qu existait à l’époque était le village maures de Vilches!

    Deux fortins maures existaient Tolosa et la Cuesta , ils furent les points d’encrage des armées d’Al Nacir! ils furent pris et donnérent plus tard naissance a deux villages qui bordent l’ancien champ de bataille :Tolosa au villages actuel de Las Navas de Tolosa et le site du camp d’Al Nacir au village de Santa Elena .

    Vilches fut pris dans les 8 jours (il se rendit )après la victoire des chrétiens .

     

     Que reste t-il  de l’histoire de la bannière et de la Viergede Notre Dame de Rocamadour, dans la culture locale et dans l’histoire actuelle de la bataille ?

    Au 17 émé siécle l’Espagne relance l’idée que cette bataille a été le ciment de l’Espagne «moderne «et  valorise le théme de la croix  . C’est à cette époque que les villages de Las Navas de Tolosa et de Santa Elena vont être crées . C’est à dire  4 siècles après les événements! On retient l’histoire de la victoire  , les chroniques des rois de Castille et d’Alberic sont loin! 

      A Vilches la ville est placée sous la protection de la Vierge Del Castillo depuis le 17 eme  siècle . 

    Dans l’histoire de la bataille que l’on raconte aujourd’hui on parle encore de la Vierge de la bataille .

    On remarquera  que ses deux vierges sont des vierges à l’enfant , semblables aux différentes représentations médiévales de  «Maria de Rocamador» en Espagne! 

     

    L’histoire de la protection de La Vierge est restée, mais le vocable Rocamadour a disparu! 

    A l’époque des événements de Las Navas on parle de la Vierge tout simplement , l’image qui la représente est celle De Notre Dame de Rocamadour qui est à cette époque , le sanctuaire marial le plus important! 

     

     


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  •  Pour sa première visite à l'Assemblée nationale en tant que député fraîchement élu, Jean-Luc Mélenchon s'est plaint de la présence du drapeau européen, pas assez républicain à ses yeux. Et il en a profité pour souligner combien il est un symbole... marial.

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    « On est obligé de supporter ça ? » s’est exclamé Jean-Luc Mélenchon en entrant dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale mardi 20 juin. « C’est la République française ici, c’est pas… la Vierge Marie. » Quel est l’objet du courroux du chef de file de la France insoumise ? Le drapeau européen, installé à côté du drapeau français, derrière la tribune du « parlement de la République française », précise le député. (...) 

    http://www.lavie.fr/debats/histoire/drapeau-europeen-et-vierge-marie-pourquoi-melenchon-a-raison-21-06-2017-83038_685.php


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