• Le livre des miracles de Notre Dame de Rocamadour ( XIIème siècle)

     

     

    Les raisons du pèlerinage à Rocamadour étaient multiples : expier les péchés, obtenir une guérison, empêcher une catastrophe. Le pèlerinage était parfois imposé, aux hérétiques repentis par exemple, ou à ceux qui voulaient échapper à la peine capitale. 

     

    Le Livre des Miracles (dont la Bibliothèque Nationale de Paris possède 5 copies datant de la fin du XIIe ou du début du XIIIe siècle) montre que ceux-ci sont surtout des guérisons (aveugles, sourds, muets, paralytiques, épileptiques...). Mais on trouve aussi d’autres maladies (aliénations mentales, gangrène, morsures d’animaux, blessures par armes blanches, typhus ou typhoïde)…On signale même des accidents du travail : par exemple, un ouvrier reçoit un éclat de pierre dans l’œil en démolissant le mur d’un sanctuaire : il en mourra… 

    Les prisonniers viennent demander d’être libérés, ceux qui prennent des bateaux d’être protégés du naufrage, d’autres encore que leur maison soit protégée de l’incendie… 

     

    L’un vient solliciter la Vierge parce qu’on lui a volé son blé, un autre parce que son faucon est blessé…

     

    Le livre des miracles de Notre Dame de Rocamadour ( XIIème siècle)

      

    Trois abbés sauvés d’un naufrage

     

    Les abbés de Cîteaux, de Beaulieu et de Châlons s’étaient embarqués à Venise sur un navire à destination de Rome. Tout à coup, un vent violent s’abattit sur l’Adriatique et la tempête se déchaîna. Les matelots perdirent le contrôle du navire. Le naufrage paraissant imminent, tout le monde se mit en prière…

    Les religieux levèrent les yeux vers le ciel que leur dérobait la fureur de l’orage et d’une voix tremblante adressèrent une fervente supplication au Seigneur et à la Vierge de Rocamadour, promettant de lui offrir chacun en ex-voto une barque de cire.

    Aussitôt, l’Étoile de la mer, qui commande et apaise les tempêtes, adoucit et calma toutes les fureurs. Le vent, miraculeusement apaisé, frappant le navire de côté, le ramena vers la haute mer ; ils continuèrent ainsi leur route sans obstacle et atteignirent le rivage désiré.

     

    L’origine de ce manuscrit ( conservé à la Bibliothèque Nationale) se situe à l’époque de l’abbé Géraud d’Escorailles, sous l’impulsion duquel le pèlerinage se développe de façon importante ( c'est sous cet abbé de Saint Martin de Tulle qu' a  été initiée la première phase des constructions). Ce "Livre des Miracles" est rédigé en 1172. Il rassemble 126 récits de miracles obtenus par l’intercession de Notre-Dame de Rocamadour. L’auteur du manuscrit, probablement un moine du Sanctuaire, a choisi par souci d’honnêteté et de fiabilité de ne rapporter dans ce livre que des miracles ayant été attestés devant notaire.

    En 1172 la renommée du pèlerinage de Notre-Dame de Rocamadour est déjà considérable : « On vient des provinces du Nord, de l'Est, du Centre, de la Belgique, de l'Angleterre ou de l'Allemagne, comme de l'Italie ; même à Saint-Jean-d'Acre on invoque Notre-Dame de Rocamadour ; et, chose digne de remarque, lorsqu'à Jérusalem un malade a vainement prié pour sa guérison auprès du Saint-Sépulcre, c'est vers Rocamadour que se tendent ses dernières espérances » . Outre les détails concernant le pèlerinage et les pèlerins, le livre des miracles de Notre-Dame de Rocamadour renferme nombre de renseignements sur la vie au moyen-âge et sur la vitalité extraordinaire de cette époque - médecine et chirurgie, négoce, faits divers, guerres, retentissements des malheurs de ces temps troublés -, mille traits de moeurs sur les hommes et les femmes de cette période, tout un vécu populaire dont l'Histoire est tissée. Mais surtout, il raconte des miracles ( aujourd'hui on dirait surtout des grâces reçues), des prisonniers délivrés, des naufrages évités, des guérisons inespérées, des possessions, des prosternations, des supplications. Les portes s'ouvrent, les plaies se ferment, les chaînes tombent, ainsi que les tempêtes, la raison revient comme le navire au port, le vin est sauvé, le voeu accompli, les muets parlent, les méchants se taisent, les feux s'éteignent, la foi s'allume... Dans le sanctuaire envahi de pèlerins venus des quatre vents, à la lueur vacillante des cierges, on se plie, on prie, on pleure. Jusque tard dans la nuit, s'il le faut. On aide l'autre à porter sa croix. Un désir de santé, de vie immense, une foi d'enfant aussi grosse qu'une graine de sénevé, des prières s'élançant en choeur vers la divine bonté. « Porte du ciel, compassion du monde, ne fermez pas les entrailles de votre clémence surabondante... » Et c'est l'exaucement. « Aussi, les bouches éclatent en actions de grâces envers la Vierge bénie ! Quelle joie ! »


  • Commentaires

    1
    milla
    Jeudi 9 Mars 2017 à 15:31

    Très beau livres, il doit être en vente a la boutique du sanctuaire je suppose !!!

    2
    fleur du rocher
    Jeudi 9 Mars 2017 à 15:49

    Je l ai vu au prix de 20€ a la boutique ....

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    3
    Zizie
    Vendredi 10 Mars 2017 à 16:45
    Ilustration lumineuse.tb
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