• Novembre : mois de prière pour les défunts

     

    La mort, un commencement

     

    Chaque époque de l’année a sa tonalité, et l'Église, à travers le cycle liturgique, joue tour à tour sur le registre d’un événement (Noël, Pâques…) ou d’une dominante saisonnière : mois des fleurs et des fruits (mai et octobre) consacrés à Notre Dame ; novembre, dédié à nos défunts.

    Paradoxalement, alors que l'automne annonce une certaine mort de la nature, l'Église débute le mois des défunts par une note d'espérance : tous les hommes sont appelés à vivre et se réjouir éternellement auprès de Dieu.

     

    L'Église, une Mère

     

    Traditionnellement, on représente saint Pierre, tenant en mains les clés du ciel. Mais le ciel n’a pas de porte. Et tous ceux qui l’ont voulu pourront y entrer car Dieu est Amour : toujours, Il a les bras ouverts pour nous faire partager son bonheur. D’ailleurs, n’est-ce pas ainsi que le Christ demeure dans notre temps : les bras ouverts sur la Croix, dans une attitude que la mort a rendu définitive ?

    Celui qui vient à moi, je ne le jetterai pas dehors (Jn 6, 37). L'Église est une bonne mère. Elle cherche à faciliter notre accès à la Vie éternelle. Comme un avocat devant le Tribunal, elle plaide notre dossier et fait aussi « vibrer la corde sensible » : Elle en appelle à la miséricorde de Dieu en élevant des suffrages pour ses enfants défunts.

    L’usage de prier pour les âmes de ceux-ci a été formalisé aux XVe-XVIe siècles par le Magistère de l'Église qui le met en rapport avec l’existence de peines purificatrices dans l’au-delà : le purgatoire. Mais c’est une coutume qui remonte avant même l’Incarnation : elle était déjà en vigueur chez les Juifs, comme l’exprime le geste de Judas Maccabée qui, après une bataille, envoie 2000 drachmes d’argent à Jérusalem pour qu’y soit offert un sacrifice expiatoire pour les péchés de ses soldats morts au combat (IIe siècle av. JC).

     

    La communion des saints

     

    A l’orée de ce mois de novembre, chacun pense aux êtres qui lui sont chers et ne sont plus de ce monde. Et l'Église, qui a la charge d’éduquer notre cœur en profondeur, l’ouvre à la prière pour tous les défunts.

    Ainsi, Elle nous aide à réaliser qu’autour de nous, un peuple silencieux nous demande, comme on peut le lire sur la tombe de premiers chrétiens : « Priez pour moi, pécheur ».

    Dans cette perspective, la liturgie leur consacre un jour spécifique, « le jour des morts », et elle invite aussi les fidèles à offrir des suffrages et, particulièrement, celui de la sainte messe : il n’y a pas, en effet, de moyen de salut plus puissant car, chaque fois, Jésus y renouvelle sa prière sacrifiée du Golgotha.

     

    Une coutume d’une grande richesse

     

     

    Par ailleurs, l’Eglise nous encourage, en ce mois des défunts, à visiter leur tombe. C’est un lieu de mémoire, mais aussi d’échange. Notre union à ceux qui se sont endormis dans la paix du Christ, loin d’être interrompue par leur mort, se fortifie par la communication de biens spirituels (cf. Const. Lumen Gentium 50) : ceux que nous leur apportons par nos prières ; ceux qu’ils nous apportent par leur proximité de Dieu. Et notamment : la capacité d’affronter la mort avec sérénité, la détermination de parvenir au ciel : Il nous faut rechercher avec le plus grand soin l’aide et la prière des saints (les bienheureux et les âmes bénies du purgatoire) afin que leur intercession nous obtienne ce qui demeure hors de nos propres possibilités (saint Bernard). 

     

    LE CATÉCHISME DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE NOUS DIT...

    « Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaires pour entrer dans la joie du ciel .

    L’Église appelle Purgatoire cette purification finale des élus qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés. (...) La tradition de l’Église, faisant référence à certains textes de l’Écriture (par exemple 1 Co 3, 15 ; 1 P 1, 7), parle d’un feu purificateur :

    "Pour ce qui est de certaines fautes légères, il faut croire qu’il existe avant le jugement un feu purificateur, selon ce qu’affirme Celui qui est la Vérité, en disant que si quelqu’un a prononcé un blasphème contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pardonné ni dans ce siècle-ci, ni dans le siècle futur (Mt 12, 31). Dans cette sentence nous pouvons comprendre que certaines fautes peuvent être remises dans ce siècle-ci, mais certaines autres dans le siècle futur" (S. Grégoire le Grand).

    Cet enseignement s’appuie aussi sur la pratique de la prière pour les défunts dont parle déjà la Sainte Écriture : " Voilà pourquoi il (Judas Maccabée) fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu’ils fussent délivrés de leur péché " (2 M 12, 46).

    Dès les premiers temps, l’Église a honoré la mémoire des défunts et offert des suffrages en leur faveur, en particulier le sacrifice eucharistique, afin que, purifiés, ils puissent parvenir à la vision béatifique de Dieu. L’Église recommande aussi les aumônes, les indulgences et les œuvres de pénitence en faveur des défunts :

    "Portons-leur secours et faisons leur commémoraison. Si les fils de Job ont été purifiés par le sacrifice de leur père (cf. Jb 1, 5), pourquoi douterions-nous que nos offrandes pour les morts leur apportent quelque consolation ? N’hésitons pas à porter secours à ceux qui sont partis et à offrir nos prières pour eux" (S. Jean Chrysostome). Catéchisme de l’Église catholique, n°1030-1032)

     


  • Commentaires

    1
    Douceur Coco
    Dimanche 5 Novembre 2017 à 23:29
    On ne prêche plus le purgatoire ....c'est dommage ...ni l'enfer ni le paradis
    .... les prédications sont du social et du démago Sauf ici bien sûr et on a bien de la chance
      • Triomphe de Marie
        Jeudi 9 Novembre 2017 à 09:14
        Tout à fait
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